Le premier mars dernier, j’ai participé à la mobilisation collective initiée par l’EAQ en envoyant des courriels signifiant mon désaccord concernant l’imposition du masque aux élèves du primaire. De mon initiative personnelle, l’un d’eux aboutissait dans la boite de réception du Ministère de la santé et des services sociaux.
J’ai reçu la réponse ce matin. 18 mars.
Et la réponse a tout d’une réponse ministérielle: la formalité, la rigueur, la grammaire impeccable, la dextérité rédactionnelle, la condescendance et la froideur. Aucune surprise.
Quand on habite sa tête et qu’on se sent bien dans le froid sidéral, qu’on est atteint de procédurite et que l’image qu’on projette est le nerf de la guerre, j’imagine que la réponse est satisfaisante. Parfaite en fait.
En lisant cette réponse, j’ai l’étrange impression de me faire vomir dans les yeux un ramassis de quasi vérités suffisamment bien mâchées et sulfitées pour me gaver le conformisme et l’obéissance.
Eux diraient la solidarité.
Un peu comme le curé de ma paroisse d’antan qui prenait son air divinement investi pour soutirer la dîme la plus généreuse possible à mes parents.
Parce que la dîme des politiciens, c’est l’à-plat-ventrisme des gens. Et beaucoup sont volontaires pour leur remettre cette dîme. Avec une générosité d’âme qui m’abasourdit.
Et ils le font pour toutes sortes de raisons: par facilité, par conditionnement, par conviction, par peur, par confiance, par paresse, par abnégation, par désinvestissement, par déresponsabilisation, par soumission, par habitude, par naïveté, par usure, par impuissance, par méconnaissance, par manque de discernement. Et par tout plein d’autres affaires sûrement.
Et moi je regarde ça, après 5 jours à avoir tout mon temps à observer les rouages de notre système de santé (quel grossier mensonge d’ailleurs!) de l’intérieur, pis j’ai juste les yeux plein d’eau et le coeur en mille miettes pour l’humanité que je ne nous reconnais plus.
Ben oui qu’il y en a de l’humanité. À micro dosage. Parce que les masques, les gants, le tylenol, le dilaudid, le maalox et la morphine, c’est le coeur de ce qui est disponible pour soulager la douleur.
Que ta main tremble parce que tu es mort de peur ou que tes larmes coulent parce que t’étouffes dans la froidure du gros système, rendu là, le dosage est épuisé depuis un méchant boutte. Gestion des ressources oblige.
Pendant ce temps-là, ma voisine crie d’une voix quasi muette après avoir nommé le prénom d’un de ses enfants: « Viens me chercher! »
Mais la bonne nouvelle: j’ai subi mon 2e test protocolaire de dépistage du covid. Et il est négatif. Tout va bien.
M