Gai-risons. 2 ingrédients qui me manquent cruellement présentement. Vraiment. En fait, depuis un certain temps. Beaucoup trop certain…
Le vent a tourné
Mars 2021 a marqué le début d’une épopée vicieuse dans ma vie. Après m’avoir crié pendant des années qu’il avait besoin d’attention, mon corps a décidé d’upgrader sa game et de hurler sa détresse. Mon inaction, mon évitement, ma négligence m’offre maintenant une douleur intenable.. La douleur a sa façon bien à elle de réclamer notre complète et dédiée attention.
Et je traîne dans les méandres de la médecine pauvre choisie par notre société dite moderne depuis. Elle me pue royalement au nez. Pour une raison que je saisis mal, j’ai une aversion viscérale pour la médecine telle qu’elle est pratiquée de nos jours. Elle est elle-même malade, déficiente, déminéralisée.
Le symptôme est l’ennemi à abattre, au détriment des causes réelles de la maladie, de ces maux qui ne réussissent pas à dire, à se dire, à être entendus.
Je refuse que la médecine broie mon corps petit bout par petit bout. Pourtant, c’est le traitement que je lui ai moi-même réservé au fil des années, à le nourrir grassement, sucrément, abondamment, sans tenir compte de ses réels et simples besoins. Ma violence a maintenant un vilain prix.
Ma quête des causes
J’ai aussi nourri mon corps de colère et de peine qui n’en finissent plus. Je l’ai nourri de regards trop souvent tournés vers le passé. Je l’ai empêché de rêver, je lui ai interdit d’être libre, je l’ai retenu loin de la grâce du présent moment tellement de fois… J’ai trop bêtement oublié de vivre, comme on peut inconsciemment oublier de respirer de temps en temps…
Parce que je veux guérir: je dois commencer quelque part
Est maintenant venu pour moi le temps de pleurer tout ça. De lâcher prise. De défaire les noeuds étouffés dans mon corps, dans mes aspirations, dans ma vision du reste de ma vie.
Adieu carrière que je n’aurai jamais accomplie. Adieu reconnaissance que j’aurais voulu avoir. En toute vanité possiblement. J’écris ces mots et les larmes inondent instantanément mes joues. Je me suis très mal adaptée à ma vie de seconde, à cette vie où mon travail était non reconnu, non payé, si peu valorisé. À ce titre, je suis probablement celle qui l’aura dévalorisé le plus ce travail que j’ai fait en restant auprès de mes enfants. Et même si je sais que j’ai fait un travail extraordinaire, que j’ai été présente pour eux et que je leur ai donné le meilleur de moi-même durant toutes ces années, un immense vide se loge dans ma gorge et dans mon ventre. Parce que j’aurais pu faire plus, j’aurais pu faire mieux, j’aurais pu, j’aurais dû…
Et puis si je plonge tête première dans ce vide abrité par mon corps, ce n’est pas tant la carrière interrompue que je pleure. C’est plutôt mon manque de courage, mon manque d’audace de me réinventer à une époque où je me savais à une croisée de chemins. J’ai eu peur de cogner à de nouvelles portes. Je me suis cachée derrière mes responsabilités de mère pour éviter les sentiers à défricher. J’ai lâchement choisi la facilité au lieu d’oser mes réelles aspirations.
Était-ce le chemin que je devais prendre de toute façon? Était-ce le meilleur choix pour moi? Ou m’ai-je moi-même privée de ce que je voulais vraiment par manque de cran? M’ai-je défilé pour contourner mes propres rêves par manque volonté et d’ardeur?
Je ressens définitivement une lâcheté lorsque je songe à ce tournant de ma vie. À ce jour, je ne me suis pas pardonné cette faiblesse de courage. J’ai moi-même cassé mes ailes pour ne pas avoir à les déployer. Je me suis contentée de l’alternative simple, évidente, au détriment de ma propre lumière, au détriment de ma propre force de vie. Je me suis éteinte peu à peu sans choisir de me rallumer jamais.
J’ai aussi refusé de choisir pour moi. J’ai choisi pour les autres. Pour être là pour les autres, m’abandonnant sur une route que je choisissais d’évidence et de simplicité, pas d’aspiration.. Je me suis convaincue que c’était la bonne chose, que c’était la meilleure chose, alors que je savais au fond de moi que je me reniais. Que je me cachai