Doux bijou - perspectives.zone - Manon Castonguay

Doux bijou

C’est pas beau.
 
En fait, c’est laid.
 
C’est laid de sentir la jalousie s’immiscer dans mes veines devant le nouvel élan de carrière de quelqu’un. Ainsi va l’envie.
 
Oui, c’est franchement laid. Je m’auto-déçois généreusement sur ce coup-là. Ainsi va le bruit.
 
Et puis il y a le laid, mais aussi un message. Ainsi va le cri.
 
Un messager qui relance le désir d’être ailleurs dans ma vie. Et le rêve d’accomplir quelque chose de plus grand, de plus vrai, de plus beau.
 
La grandeur de cette laideur, c’est de s’être effondrée rapidement. Et d’avoir redressé mon désir, trop attentionné ailleurs, de créer mieux, de créer bon, de créer franc, de créer fou.
 
Les croisées se croisent et de décroisent. Ainsi va la vie.
 
Peu importe l’éloignement aux autres, c’est d’abord l’éloignement de moi-même qui me saute au yeux. Et à la gorge.
 
La jalousie s’est estompée comme mes rêves l’ont fait jadis. Sans dire au revoir ni même se retourner. Sans attachement ni racines viables.
 
Ça me donne franchement le goût de rêver pieds nus pour que les racines de mes désirs ravissent ce deuxième souffle et me refleurissent. 

Ainsi va la magie.
 
Vers la plus riche expression de soi,
 

M