La route que j’emprunte seule - Manon Castonguay - perspectives.zone

La route que j’emprunte seule

Mon corps était tanné de vivre avec toute cette merde accumulée. Trop de poids. De toutes sortes. Je n’ai pas sur entendre ses murmures récurrents de fatigue. Il a lui-même mis un terme à mon ignorance et mon indifférence. Violemment.

Et depuis je navigue votre route balisée par la médecine traditionnelle. Profondément marquée aussi par une âme rebelle. Beaucoup de gestes et de mots sonnent faux, d’autres résonnent d’une pâleur insignifiante.

Mon sens est ailleurs. Autrement.

Je suis constamment confrontée aux peurs des autres. Aux doutes des autres. Et à leur incapacité de m’entendre. Leurs bruits sont trop forts.

Je me bats contre mes propres limites. Contre mes propres peurs. Contre mes propres doutes.

Parfois, je crois tellement à la vie que je porte que je sens mon corps réparer ma négligence. Et parfois, je n’y crois tellement plus que j’ai juste le goût de mettre un terme à toute cette folie.

Et je marche seule sur cette route, comme on entre seul dans cette vie. Comme on en sort seul aussi.

Je veux alléger ma route.

Je veux nourrir mes cellules et mes rêves.

Je veux choisir sans compromis pour moi.

Égoïste pour une fois. Ou quelques.

Je veux rire sans douter.

Je veux pleurer sans craindre.

Je veux aimer. Et moi d’abord.

Égoïste une autre fois. Au moins.

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